
Soloshow de Sarah Trouche
Nommée Chevalier de l’ordre des Arts et des lettres en 2019 , Sarah Trouche est une artiste plasticienne française née en 1983 qui vit entre Paris et Bordeaux. Son travail s’articule autour de nombreux voyages et expéditions qui l’amènent à la rencontre de groupes allnt de la micro-société à des sociétés mondialisées. Elle y mène une réflexion critique qui révèlent les anomalies, les ambiguïtés et contradictions sociales et politiques qui s’y développent. Ses supports d’expression sont principalement la performance, la photographie et la vidéo. Son travail a intégré les collections de la JP Morgan, Sjberwin, Benenson collection , Mosquera collection, IADA fondation.

Message d‘espoir et action collective . Le même matin, le même jour, pas le même lieu mais le même soleil.
Sarah Trouche a fait un appel sur les réseaux sociaux pour récolter des levers de soleil du monde entier, pris le même matin (action de se lever ensemble dans une dynamique commune). Au même moment, pieds nus, encrés dans la terre, elle captait en Ile de France ce même lever dans un miroir pour nous en renvoyer la lumière. Un temps prédéfini partagé ensemble, d’égalité, et de conscience de nos différences, de notre histoire.
Sur vingt-quatre heures elle reçut ces lever de Soleil venant des quatre coins du monde.
3 photos découlent de ce travail, elles fonctionnent ensemble ou séparément.

Dans la même démarche Sarah Trouche réalise les « Soleils ». Moulage d’une poitrine sur une surface chatoyante recouverte de cuivre, un matériau connu pour sa conductivité thermique, évoque l’idée solaire de renaissance, de ressource et d’énergie intérieure. Dans la spiritualité asiatique, l’acceptation de l’impermanence conduit à la liberté d’esprit, aux autres et à un monde perçu dans sa totalité.

En écho au travaux « Apporter de la Lumière aux jours sombre » et aux « Soleil », durant le premier confinement 2020, le 7 avril, Sarah Trouche à fait un appel sur les réseaux à l’occasion de la « super Lune » rose.
Elle propose à chacun » que l’on prenne conscience que nos destins sont lié uniquement dans la tragédie de ce virus. » un diptyque en découle; « de lune à l’autre » ainsi que tout une série de « Lune ».

étrangère à la folie des gens » 2019
Prenant acte de l’impact irréversible de l’activité humaine sur la constitution des sols, au point de le désigner par une nouvelle période géologique : l’ « anthropocène », de multiples penseurs se ré-intéressent à la figure profane de Gaïa pour penser la terre comme un « être vivant ». Gaïa s’oppose à la vision idéaliste d’une Nature perçue comme une entité qui se trouverait séparée de nous. Ce qu’expriment tous ces récits archaïques, c’est que nous sommes liés à l’ensemble des êtres vivants par la matière qui nous compose.Dans la mythologie grecque, Gaïa désigne la déesse de la Terre. Elle se caractérise par sa puissance à la fois destructrice et régénératrice. Le poète Hésiode en fait la maîtresse de sa cosmogonie, ou récit des origines. Il décrit l’ambivalence de cette « terre nourricière » et du « chaos primordial » duquel surgit et retourne toute forme, en un cycle de vie et de mort ininterrompu.
Texte, Marguerite Pilven

La répétition, la ritualisation d’un geste est un aspect récurrent du travail performatif de l’artiste par lequel elle met en jeu sa capacité de résistance à la puissance d’un élément naturel (force du vent, froid), d’un environnement hostile ou dangereux. Cette radicalité du geste porte à la fois la marque de la détermination et de l’insoumission, mais également d’une folie de répétition où se protègent les plus vulnérables pour échapper à la folie des hommes. Les grands cerceaux de tresses brunes et châtains portent ce caractère ambivalent. Ils peuvent évoquer les travaux fastidieux de Pénélope échappant à l’angoisse d’attendre Ulysse par la récurrence d’un geste ; ou toute forme d’enfermement dans un mécanisme de répétition, entre aliénation et tentative de réparation.
Texte, Marguerite Pilven

Animer une forme statique, sortir de la pesanteur de la matière, tel a depuis toujours été le déf des peintres et des sculpteurs. La science de la couleur – notamment l’incarnat – et celle du drapé a permis aux artistes d’insuffer du mouvement et de la vie à leurs figures peintes et sculptées. La série de bas-reliefs, L’échappée, a été réalisée à partir de corps de danseuses interrompus dans leurs mouvements. Elle revisite une tradition iconographique qui, du moulage en passant par le Saint-Suaire, a cherché à saisir l’énergie qui anime toute chose, par contact direct avec le vivant. L’empreinte, la couleur, l’animation de surfaces par la lumière ou le mouvement sont des composantes essentielles du vocabulaire plastique de Sarah Trouche. Souvent « épidermique », car situé à la jonction du dehors et du dedans, il accorde une importance toute particulière à la texture. Le grain et les tonalités des cuirs enveloppant les corps évoquent ceuxlui d’une peau dont ils semblent chercher à s’extraire, comme pris dans un mécanisme de mue.
Texte, Marguerite Pilven

En République de Macédoine, elle s’intéresse à la situation ubuesque de la ville de Tetovo dont la population est majoritairement albanaise et musulmane. Conjointement à la guerre et à l’éclatement de la Yougoslavie, la République de Macédoine proclame son indépendance en 1991. Tetovo l’albanaise se retrouve insérée dans le traçage des frontières macédoines. La ville, méprisée par les Macédoniens parce qu’elle est peuplée de « traitres », est littéralement délaissée.Les soldats engagés dans la guerre du Kosovo, aux côté de l’armée albanaise, sont considérés comme des mercenaires, des assassins, que le gouvernement macédonien contient dans une ville dont plus personne ne se souci. Leur existence est occultée, bloquée. Un isolement (sanitaire, social et politique) que l’artiste a souhaité mettre en lumière en collaborant avec une femme albanaise (Action for Tetovo – 2012). Nue au sommet d’une montagne surplombant la ville. Sur son dos une femme, non voilée, dessine une cartographie personnelle de Tetovo, un plan symbolique marqué par la guerre et par la violence.Sur la peau, elle trace deux colombes faisant écho aux deux aigles présentes sur le drapeau albanais. Ensemble elles ont pris un risque (notamment celui de se faire lapider) pour dénoncer une situation inextricable.

À l’occasion de son premier voyage en Corée du Sud, Sarah Trouche pose l’inévitable question du rapprochement entre le Nord et le Sud. Elle se rend le long de la DMZ, une zone démilitarisée étendue sur quatre kilomètres qui sépare les deux territoires. Un no man’s land chargé de grilles, de barbelés et de murs, où viennent se recueillir les gens. Ils y déposent des rubans correspondant à des vœux ou bien des pensées symboliquement envoyées à leurs proches vivant de l’autre côté. En explorant les limites de cette zone ultra protégée, l’artiste découvre la frontière maritime. L’ouest de la Corée est sujet à de grandes marées qui génèrent de vastes territoires de boues. À marée basse, les deux pays sont quasiment connectés par la boue, sans qu’aucune frontière physique ne les sépare. Ces zones boueuses sont surveillées de près. Dans la boue sont disposées des ancres métalliques imposantes pour empêcher les bateaux d’accoster.
L’artiste s’est discrètement introduite dans la boue afin de pouvoir se rapprocher le plus possible de la Corée du Nord. Elle y a enterré des rubans colorés afin qu’ils puissent réellement être récupérés par les habitants du Nord. Alors son corps est exposé, mis en danger, pour signifier une volonté commune de réunion. Le corps recouvert de boue apparait comme la jonction entre les deux rives.

Pièce en acajou et résine, réalisée lors d’une résidence au Centre, au Bénin, à Cotonoo.
Aido Wido, en Béninois représente l’arc en Ciel. Au pied de celui-ci le trésors serait la femme avec toute la symbolique de la fertilité . Ce symbole vient s’encrer dans la terre, belle, précieuse et revoyant toute la lumière. Ont retrouve dans cette oeuvre deux thématiques chers à l’artiste, la femme et le territoire.

DIDÉ signifie littéralement élève toi en Yoruba. Ce titre renvoie au projet artistique protéiforme présenté par l’artiste Sarah Trouche : sa dimension poétique, politique et métaphorique. Sculptures inspirées de la tradition Gèlèdé (Sarah Trouche, Dide), appliqué révélant le regard des enfants sur leurs perceptions des femmes béninoises.