Jean-Baptiste Perrot

Carte Blanche-Régis Sénèque

Œuvre Lignes(ées)troubles(ées)_431857 Stylo Bic noir sur papier assisté par plotter 30 x 42 cm encadré Pièce unique

Projet

Lignes(ées) troubles(ées)

Le 12 janvier 2022 au théâtre de la Colline, lors de la représentation de « Quai de Seine », texte et mise en scène d’Alexandra Badéa extrait de la trilogie « Points de non-retour », ma gorge s’est soudainement et brusquement serrée au moment où Nora (jeune femme française vivant à Paris) évoque l’instant où elle prend conscience que l’inscription « née à Sétif » sur la tombe de sa grand-mère signifie qu’elle est petite-fille de pieds-noirs. Cueilli, des larmes me sont montées aux yeux.

Ma grand-mère est née en 1922 à Rabelais (Algérie), je suis moi aussi petit-fils et fils de pieds-noirs.

Animé par cette émotion, je récolte des photographies auprès de ma famille et les recompose ligne à ligne au stylo Bic noir pour tracer les conséquences intimes et collectives de ce passé.


Démarche

Jean-Baptiste Perrot convertit physiquement l’imagerie numérique en matière (encre, crayon, peinture). Plus précisément, les dysfonctionnements des nouvelles technologies sont la base de son travail, l’amenant à intégrer dans ses créations les erreurs informatiques, bugs et autres « glitches » qui viennent perturber l’iconographie digitale. Il se les approprie comme révélateurs d’espaces de liberté inattendus dans un monde digital où tout est codé, normé, pensé pour un objectif prédéfini, où le « zéro défaut » est censé être de mise.

Réinterprétée dans la matière, une certaine forme de réel reprend ses droits dans ce monde virtuel. C’est dans cette brèche que ses interrogations autour du libre arbitre prennent corps. Sommes-nous libres ? A contrario, sommes-nous les sujets d’une surdétermination aux contraintes inaliénables ? 

Au-delà d’une réflexion philosophique, c’est par l’image et dans l’image qu’il aborde cette question obsédante. Un régime de la représentation plus que du discours, pour lequel il ne s’interdit aucune forme, aucune technique. S’il travaille la matière comme un algorithme, dans un protocole strict appliqué avec rigueur, c’est un trouble visuel qui en émerge.

Entre programme et hasard, tel est le plan de son projet artistique protéiforme.

Publié par galeriemargueritemilin

Galerie d 'art contemporain- 11 rue Charles François Dupuis 75003 Paris

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