Exposition du 9 au 25 mars
Comme des fils d’or invisibles liant et reliant* les événements, les histoires, la mémoire, le titre renvoie à une œuvre présentée en 2022 dans le cadre d’une exposition personnelle à l’Atelier Martel. Il s’agissait alors d’une première plongée vers des échantillons d’histoires d’ancêtres, une plongée à bras le corps dans la période coloniale française en Indochine (1887-1954)** et plus précisément à celle du protectorat français d’Annam (1883-1948), pour s’étendre à la guerre d’Indochine. Quand « les petites histoires » rencontrent la « grande histoire ».
Au-delà de la notion personnelle présente à nouveau aujourd’hui dans ce travail plastique, qui trouve son origine dans une recherche transgénérationnelle récente, la découverte de documents d’archives, l’intention est d’ouvrir le propos à l’échelle mémorielle collective.
Comment prendre conscience de la loyauté invisible qui nous lie à nos aïeux, au passé ? Comment réajuster, aider à se libérer et panser la mémoire inconsciente que nous portons ? Comment, aussi peu que ce soit, rediriger notre attention pour, hier comme aujourd’hui, mettre l’humain en lumière ?
Les œuvres mettent ainsi en images des histoires de fantômes, d’absents, d’invisibles, de territoires, de matière, de sol, de valeurs communes – activées par l’utilisation de l’« or » -, culturellement et humainement puissantes autant que dramatiques, réactivant des images sensibles d’un réel disparu et si contemporaines.
*Une sortie honorable, Eric Vuillard, Éditions Actes Sud, 2022
** Annam est placé sous l’autorité du gouverneur général de l’Indochine française (Fédération indochinoise) qui siège à Hanoï et qui centralise administrativement plusieurs territoires : Annam, Tonkin, Cochinchine, Cambodge, Laos et Kouang-Tchéou-Wan.