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Les Bonshommes au Printemps / Camille Cottier

3 JUIN-19 JUIN

La réalisation des bonshommes, sortes de personnages fantasmagoriques, part d’un travail instinctif qui s’est révélé être obsessionnel. Ils ne sont pas là pour parler d’un évènement précis, mais seraient plutôt une accumulation d’émotions, d’angoisses, de peurs mais aussi de paix et d’espoirs. Ils peuvent témoigner d’une société contemporaine, mais semblent également porter le poids d’un passé chargé. Ils sont son défouloir. Ils prolifèrent, se superposent, s’accumulent mais ne sont pas concernés les uns par les autres ; ils ne se regardent pas entre eux, ils s’adressent à nous. Ils nous interrogent. Qui sommes nous, que faisons-nous? Véritables supports pour explorer différents mediums, comme la peinture et le dessin, les bonshommes font face à ceux qui les observent, questionnant les notions de corps et d’identité. 

Le positionnement frontal des personnages souligne cette dualité entre le spectateur et le dessin. Leurs visages pourraient aussi bien être ceux d’une femme ou d’un homme. Ils ne semblent pas avoir d’âge non plus. Ni enfant, ni vieillard, ils semblent connaître aussi bien le passé que le futur. L’absence de poils et de cheveux renforce ce questionnement identitaire. Lisses, similaires mais pourtant pas identiques. Les bonshommes représentent une masse, une communauté. Pourtant on peut s’interroger: s’agit il d’une communauté individualiste, figée et inquiète ? Ou au contraire d’une sorte de famille très unie, sereine et calme ? La sensation de masse est représentée par l’accumulation, la superposition des personnages. « Ils sont les uns sur les autres ». C’est à ce moment que l’aspect de motif apparaît. Le personnage se répète, indéfiniment. Il se répète jusqu’à saturation, jusqu’à définir le format. Rien n’est décidé avant. A force de se répéter, le personnage devient motif. Il a le pouvoir du caméléon : Il se fond et se dissout dans son propre univers, jusqu’à presque disparaître a certains endroits. Parfois on ne le voit presque plus mais il est bien présent. Il est un motif qui se cache parfois mais qui nous fixe toujours.

télécharger le catalogue d’exposition

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FOCUS //Actualités Sarah Trouche

Sarah Trouche Art work Art-Paris 2002

DIDE Atelier de Paris /CDCN

https://www.winterstory.org

https://ccnnantes.fr/fr/events/dide-marcel-gbeffa-cie-multicorps-et-sarah-touche


Dans la culture Yoruba au Bénin, il existe une cérémonie appelée le Gèlèdé, classée au patrimoine immatériel de l’humanité. Des hommes masqués y rendent hommage aux femmes. Le chorégraphe Marcel Gbeffa puise dans cette tradition l’essence de Didę qui signifie « debout ». En collaboration avec l’artiste plasticienne Sarah Trouche, ils imaginent cette performance-manifeste pour l’égalité des genres, empreinte de spiritualité. Ou comment cinq hommes, issus des danses traditionnelles, mais aussi du hip hop ou de la danse contemporaine, mettent à jour leur vulnérabilité et célèbrent l’esprit féminin.

Caroline Corbal / un entretien avec l’artiste Sarah Trouche

Sarah Trouche / PRÉSENT.E #19

Cultivons la découverte / TV7

Ou sont les femmes ?
La danse est-ce le vivant ou la vie en soi ?

Exposition Courants Verts / Fondation EDF

Interview / France 24

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/Apporter de la lumière aux jours sombres/ SARAH TOUCHE

EXPOSITION DU 5 AVRIL AU 11 MAI

Crédit photos @Elena Groud

Ciel bleu, lever du soleil , terre vierge, notion d’infini.

Empreinte de l’homme sur la terre . 

Sol piétiné, usé pour laisser transparaitre qu’une surface plastique. 

Notion de consumérisme.

Geste collectif et mondial

Lever de soleil fraternel, tout le monde devient acteur.

Moment particulier de partage porteur d’espoir, 

tout renouveau est possible.

Telle une Sonnette d’alarme, voici la grande thématique que l’artiste Sara Trouche nous invite à explorer ensemble à travers son exposition. 

VUE DE L’EXPOSITION

Le choix des matières (Terre, plastique, coriandre , bronze ),  la couleur bleue en prédominance (Espoir, ciel, mer, terre, plastique)  et la lumière ( variance, espoir, croyance, renouveau) utilisé par l’ artiste on tous un sens bien précis dans notre société et notre inconscient.

VERNISSAGE

Crédit photos @Elena Groud

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/Voyage dans l’intime de La Femme/ FREDERIQUE BARRAJA

Dans le cadre de la journée de la femme il a semblé comme une évidence pour la galerie Marguerite Milin, qui représente plusieurs artistes Françaises aux travaux engagés autour de la thématique du corps et de la femme,  d’exposer  la photographe  Frédérique Barraja.

« Avec le recul, je me rends compte que mon travail a toujours été axé autour de la femme ».
Frédérique Barraja, travaille autour de l’intime, sans jamais être impudique, elle essaie de briser les tabous. Libérer la parole grâce à ses photos drôles et touchantes.

Pour cette exposition deux thématiques sont abordées. Chacune inspirée à la photographe, par des expériences personnelles.

Suite à un déboire amoureux, née le projet « Fuck you Kris », s’amusant du regard des hommes sur la femme après les fatidiques 40 ans »

Le plaisir solitaire est aussi à l’honneur, une femme en 2019 peut enfin assumer se satisfaire elle même?

Série Fuck You Kris


Les Branleuses


Vernissage

Vue de la galerie

F


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Nuit Blanche 2018

Nuit Blanche 2018

Samedi 6 Octobre de 18H à 3H00 du matin
place du marché Saint Matin 75010

Avec YANN PAOLOZZi & une Performance de ZOÉ DUCHESNE

Nuit Blanche Yann PAolozzi

La veillée Nocture de YANN PAOLOZZI

Cette installation se présente, comme une veillée nocturne d’enfants qui se retrouvent place du marché Saint Martin 75010.

Ils sont livrés à eux-mêmes, sur une planète sans adulte, qui serai à nos yeux différente.
Chacun, aurai une tâche à lui bien définie, dans leur petite communauté: Une mini société se forme ou se reforme.
Ils n’ont aucune notion du temps passé ni présent et non aucune culture.
Ils sont là, et c’est tout !
Cette mise en scène se compose de plusieurs sculptures d’enfants en plâtres, tissus et autres matériaux, dans des poses différentes.
Enfin, cette installation, nous laisse réfléchir sur notre condition sur la terre, entre ce que l’on y fait et ce que l’on est .

Performance « Le Cercle Vicieux » à 21H00

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Zoé Duchesne & mapli_le_demon
Zoé Duchesne lors de la Nuit Blanche ce samedi 6 octobre à 21h en collaboration avec le chanteur Ivoirien @mapli_le_demon présente la performance poupée qui aura lieu sur la place de marché Saint Martin située juste en face de la galerie Marguerite Milin ( 46 rue Château d’Eau 75010) au cœur de l’installation « veillée Nocturne » de l’artiste Yann Paolozzi
La galerie sera ouverte donc vous pourrez en profiter pour voir l’exposition Poupée. 💋

 

 

 

 

 

performance Zoé cercle V

 

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Atelier peinture animé par Benjamin Spark

Un Grand merci à Benjamin Spark  et aux Editions Cercle d’ Art !

Après ce succès la Galerie Marguerite Milin organisera durant l’année, différents ateliers pour les enfants, orchestrés par les artistes.

Prochain ateliers sur réservation le samedi 7 avril et le samedi 5 mai de 15H à 16H avec l’ artiste Marie Serruya.

 

 

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Exposition du 13 mars au 1er avril / Soupçon de provocation/

 

La Galerie Marguerite Milin & Les Editions Cercle D’ Art

Présentent
 
/ Soupçon de provocation /

Retrouvez de rares sérigraphies, digigraphies, aquagravures

de 

ERRÓ — KLASEN — KONGO — SPARK

Artistes édités par les Éditions Cercle d’Art

 

KRAKEN

Dessins et lithographies inédits

ALCMEA architectes

Pièces de design inédites

CALENDRIER
  • Mardi 13 mars_19h00 / 21h30        
    Vernissage officiel en présence d’ALCMEA & KRAKEN

 

  • Vendredi 16 mars 19h30/ 22h         Soirée funk avec SPARK

 

  • Samedi 17 mars 10H30 /12H30       Atelier enfants dirigé part SPARK
  • (sur réservation)

R S V P : galeriemargueritemilin@gmail.com

A priori, la rencontre entre la maison d’édition fondée par Pablo Picasso il y a presque 70 ans et qui a publié les plus grands artistes internationaux, et une jeune agence d’architecte parisienne, était improbable.

Elle a été rendue possible par la volonté de Marguerite Milin, qui a conçu son nouvel espace du 10è arrondissement de Paris comme un lieu de rencontre entre l’art et le design. Une façon innovante, métissée de voir la galerie qui se manifeste par ce dialogue hors des sentiers battus entre la fonction et la forme installative.

Plusieurs artistes édités par Cercle d’Art occupent les murs et l’espace au complet. Erro a réalisé des sérigraphies et des estampes inédites pour l’occasion, Peter Klasen présente des aquagravures originales imaginées comme des pièces uniques, Kongo confie deux rares multiples, Benjamin Spark a édité spécialement une digigraphie exceptionnelle, et Kraken donne à voir dessins originaux et estampes en noir et blanc rarement exposées jusqu’ici.

Montrer les multiples d’artistes majeurs de la figuration narrative à côté de ceux qui témoignent des nouvelles tendances, issus de la bande dessinée ou du street art, avec leur esprit frondeur va certainement interpeller les visiteurs. Comme un état du livre d’ Art de l’estampe et de leur diversité à l’instant T.

Au sol, le public pourra découvrir en regard les premières pièces de mobilier jamais réalisées par Alcmea architectes, tenant d’une ligne claire, épurée et sans concession dans le paysage urbain contemporain sursaturé.

A travers ce projet qui comprend des rencontres avec les artistes et les créateurs, les enfants vont pouvoir participer à l’élaboration d’oeuvres, et les gens vont découvrir la magie particulière de l’estampe. L’ambition de cette exposition est de rapprocher le grand public d’un art accessible et de l’inviter à venir dialoguer avec les artistes et à se familiariser avec le livre d’ Art.

 

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25 février Finissage Zoé Duchesne

Surtout à ne pas rater !

finissage de l’exposition « Je chie, donc je suis » Raffy

11 rue Lalande 75014 Paris

14H00 -18H00

Curatrice Nina Sales

RAFFY INSIDE

« L’art est une chose beaucoup plus profonde que le goût d’une époque. »

-Marcel Duchamp

 

nicolas bedos

 

Zoé DUCHESNE est une artiste québécoise, mannequin internationale pendant plus de 15 ans. Elle vit et travaille à Paris. En 2008, elle adopte un petit Jack Russel et le nomme « Raffy ». Elle découvre ainsi « l’amour inconditionnel » et le sens créatif pur, instinctif. Pour Raffy, il est primordial de créer, des sols aux murs. Une démarche qui nous mène à une sémiosis importante. Un chien peut-il être artiste ? L’’instinct n’est-il pas la source originelle de toute forme d’intelligence ? Cette conscience absolue connecte l’artiste aux interrogations fondamentales de notre société, ses tabous, ses vérités…

L’universalité inhérente à l’art de Raffy s’applique à toutes les formes de réfexions et tous les champs de la pensée philosophique, de l’histoire de l’art et des sciences sociales. Que son œuvre provoque amour ou rejet, elle existe et revendique : un excrément minutieusement apposé sur un mur. Une œuvre-signature ? Un graffti ? Une coulure ? Une giclure ? Sa production est réalisée à l’aide de ses besoins essentiels et exposée comme l’œuvre d’un génie, libre, autotélique, s’épanouissant dans sa phase créative et non ce qui s’en suit. Cette suite défnie par l’homme bien-pensant.

La subversion, la pureté et l’humilité qui caractérisent le processus de création de Raffy est un présent, offert au monde et ses hommes. Ceux-là qui se corrompent, se confondent, sont confus ou ne chient pas assez. « L’art c’est de la merde » ? Vraiment ? Ces merdes qui se veulent des pépites d’espoir et d’humanité.

Nina Sales, curatrice de l’exposition. 

 

RAFFY 01

“Certains peintres transforment le soleil en un point jaune ; d’autres transforment un point jaune en soleil.” -Picasso

RAFFY 02

https://www.theartblog.org/2018/02/zoe-duchesnes-aesthetics-of-failure-at-galerie-inside-art/

 

 

 

 

 

 

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/ Généalogie / Mihael Milunovic

Politique, sociologie, idéologie, histoire, littérature, cinéma, psychologie, représentation de fantasmes, pseudo mythologies irrationnelles…Voici les domaines d’intérêt de l’artiste plasticien et sculpteur Mihael Milunovic. Cherchant à révéler le sens caché des objets, à créer des ensembles visuels complexes, à mettre en question la réception du spectateur.

le travail de Milunovic se distingue par sa méthode et son formalisme. Connu pour son approche qui s’entremêle avec des références politiques, historiques et culturelles, Mihael Milunovic place des produits de consommation coûteux – symboles séduisant du statut social présent tant dans la vie quotidienne que dans les médias – dans des situations insolites, irritantes, troublantes, qui détourne leur fonction initiale et attribue une aura idiosyncratique à ces derniers. En accentuant et intensifiant les caractéristiques insolites, Milunovic fait allusion aux fonctions possibles des objets.

Les figures représentées sont des personnages créés par l’artiste, distinguable selon la forme de leur tête : shit-heads, diamond-heads, slime-heads, strato-heads. Ces personnages servent de leurre aux êtres humains. Ils sont placés dans des environnements familiers aux êtres humains pour permettre au spectateur humain d’acquérir une certaine distance de l’environnement qu’il perçoit et reconnaît en regardant le tableaux. Ces personnages sont des outils sémiotiques employés par l’artiste pour pouvoir transmettre son message et la signification de l’œuvre au spectateur. L’idée des généalogies naît d’une réflexion sur la progression inversée de l’idée.

Celle-ci peut être tant formelle qu’iconologique : analyse du rapport entre différentes familles, médiums et techniques  d’œuvres. Appliquée comme une science dure – telle que la chimie ou la biologie –, l’intérêt est de comprendre l’accouplement de différentes strates au sein d’une même hiérarchie, qui par conséquent donne naissance à des nouvelles formes de structures.

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/ Weekend à Serbonne / Arnaud Pyvka

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pages arrachées dans un magazine,
photocopies,
ciseaux,
bougainvillier sur papier glacé,
fleurs de lys,
Marie Claire Italie,
un fond jaune,
des bras,
des couleurs comme sur un puzzle,
GQ USA,
colle UHU,
un exacto à lame rotative,
un chat sur une commode,
Missy Raider et Daga Ziober,
des formes rouges et bleues,
une station de ski,
Air France Madame et Wall Paper,
une jeune femme en robe lamé rouge,
Julia Banas s’endort,
une couverture de livre toilé déchirée,
Natasa Vojvonic et Niki Trefilova,
des typos dans tous les sens,
une maison peut-être à Ibiza,
à Serbonnes,
mauvaise reproduction,
des yeux vidés, détourés, ciel bleu,
collages.

Pour tout L’or du monde

Régis Sénèque

Exposition du 9 au 25 mars

Comme des fils d’or invisibles liant et reliant* les événements, les histoires, la mémoire, le titre renvoie à une œuvre présentée en 2022 dans le cadre d’une exposition personnelle à l’Atelier Martel. Il s’agissait alors d’une première plongée vers des échantillons d’histoires d’ancêtres, une plongée à bras le corps dans la période coloniale française en Indochine (1887-1954)** et plus précisément à celle du protectorat français d’Annam (1883-1948), pour s’étendre à la guerre d’Indochine. Quand « les petites histoires » rencontrent la « grande histoire ».
Au-delà de la notion personnelle présente à nouveau aujourd’hui dans ce travail plastique, qui trouve son origine dans une recherche transgénérationnelle récente, la découverte de documents d’archives, l’intention est d’ouvrir le propos à l’échelle mémorielle collective.
Comment prendre conscience de la loyauté invisible qui nous lie à nos aïeux, au passé ? Comment réajuster, aider à se libérer et panser la mémoire inconsciente que nous portons ? Comment, aussi peu que ce soit, rediriger notre attention pour, hier comme aujourd’hui, mettre l’humain en lumière ?
Les œuvres mettent ainsi en images des histoires de fantômes, d’absents, d’invisibles, de territoires, de matière, de sol, de valeurs communes – activées par l’utilisation de l’« or » -, culturellement et humainement puissantes autant que dramatiques, réactivant des images sensibles d’un réel disparu et si contemporaines.

*Une sortie honorable, Eric Vuillard, Éditions Actes Sud, 2022
** Annam est placé sous l’autorité du gouverneur général de l’Indochine française (Fédération indochinoise) qui siège à Hanoï et qui centralise administrativement plusieurs territoires : Annam, Tonkin, Cochinchine, Cambodge, Laos et Kouang-Tchéou-Wan.
 

« ZEITENWENDE »

On entre dans une nouvelle ère. 

Anne-Catherine Becker-Echivard

Vernissage jeudi 30 mars 18H-21H 11 rue Charles-Francois Dupuis 75003

 Exposition du 30 mars au 29 avriL

Zeitenwende

Après 15 ans de travail sur les “Temps modernes”, je déménage, je rénove, j’installe un nouvel atelier, je m’engage sur un autre chemin. Je commence une nouvelle série, quelque peu imprécise.  Le 24 février 2022, en se réveillant, on apprend que l’Ukraine a été envahie par les Russes. Le Chancelier allemand prononce alors, dans un discours, ce mot “Zeitenwende“ qui signifie : on entre dans une nouvelle ère.  Ce mot résonne fort en moi. Même s’il n’y a pas de comparaison possible, je sens que ce mot est en correspondance avec mon besoin d’aller vers quelques chose de radicalement différent. Ainsi, le titre de cette série s’est imposé à moi avant qu’elle soit terminée. “Zeitenwende”.

 Il n’y a plus de mise en scène mais des dessins, notamment des dessins d’enfant. Le poisson n’est plus acteur mais plus souvent observateur. La coupure est nette, j’ai quitté le monde industriel des adultes pour me plonger dans celui de l’enfance. La finitude nous est devenue insupportable mais l’enfant l’ignore. C’est cette innocence que je recherche. Au début, je pensais utiliser les dessins de différents enfants et j’en ai collectionné beaucoup.  En approfondissant mon travail, je me suis rendu compte, que, surtout, les dessins de mon frère m’interpellaient.  Était-ce une sorte de sérénité, une sorte de paix vis à vis de lui qui s’installait en moi ?  Un jour, je lui ai dit “Je suis en train d’utiliser tes dessins d’enfant dans ma nouvelle série”.  Il m’a souri, sans doute en se moquant. L’humour révèle une sorte de tension entre nous, dissipe souvent un certain malaise, le maintient aussi, parfois. Cette tension entre nous, que nous gérons à travers l’humour, est comme une anesthésie momentanée du cœur, du moins, elle fait taire la sensibilité.  Cela facilite souvent les rapports mais les complique aussi. Dans tout les cas, l’humour est une manière qui s’est ancrée en moi pour gérer le quotidien. Il y a toujours l’humour, le clin d’oeil qui relativise.

Au premier abord, le poisson n’a rien de mignon. Il ne correspond à aucun animal domestique. Nous ne le voyons pas comme un individu mais, plutôt comme une espèce.  Il ne procure pas forcément de l’empathie. Il ne ferme pas les yeux. Pourtant, quand je pleure, mes larmes salées me renvoient au poisson en moi. 

Nous sommes si lointains et si proches. Et pourtant, tout nous lie. Comme la relation avec mon frère. Comme cette guerre. Comme les guerres en général … les guerres de toutes sortes, … comme tout, en fait.

Le poisson à un oeil de chaque côté et rien devant, à croire qu’il a confiance en l’avenir !

Anne-Catherine Becker-Echivard

Marie Deparis-Yafil – Sandra Krasker

Carte blanche Régis Sénèque

« Faire corps – Care – Curater » – Marie Deparis-Yafil / Sandra Krasker – Technique mixte : Dessin, réalisé par Sandra Krasker à partir d’une photo personnelle, crayon à papier et crayons de couleur, texte imprimé sur papier calque, 21x 29, 7 cm environ, 2023 – Coll. personnelle

Marie Deparis-Yafil est critique d’art, membre de l’AICA, et commissaire d’exposition depuis près de vingt ans. Elle a ainsi publié des textes dans près de quatre-vingt ouvrages, revues, catalogues d’expositions, ouvrages monographiques, en France et à l’étranger, et réalisé plus de quarante expositions, personnelles ou collectives, dans des centres d’art, musées, lieux patrimoniaux, en France mais aussi en Algérie, en Tunisie, au Sénégal, au Royaume Uni, en Grèce…Elle a, par exemple, été commissaire de la première exposition d’art contemporain dans le plus grand monument médiéval d’Europe (Château de Vincennes, « Noir Eclair », Zevs, 2016), de la plus importante exposition monographique d’art contemporain en Algérie (« Gravity3 », Sadek Rahim , Musée National d’Art Moderne et Contemporain, Oran, 2019) ou encore de la première exposition hommage à Christian Boltanski ( «Les Regards. Les Esprits», Mémorial de la Shoah, 2022). Elle est actuellement initiatrice d’un programme d’expositions d’art contemporain au Mémorial de laShoah, Paris.

Pour cette invitation originale qui lui a été faite par l’artiste Régis Sénèque elle a sollicité l’artiste plasticienne Sandra Krasker à se joindre à elle pour esquisser une « oeuvre » croisant son parcours personnel et sa vocation de curatrice.

Olivier Marty

Carte blanche Régis Sénèque

Le travail du peintre Olivier Marty joue sur deux versants : d’un côté une pratique en plein air, en immersion directe dans le paysage, et de l’autre la recherche d’évocations picturales libres et abstraites dans son atelier d’Ivry-sur-Seine. 

Les paysages-source sont très variés : villes, campagnes, banlieues, sites industriels… Les trajets en train ou en voiture, les marches d’approche font partie de la découverte. Une fois sur place, c’est d’abord une collecte de sensations et d’observations, au moyen de croquis très nombreux et rapides, de petites toiles, de photographies et des vidéos. Dans un second temps le geste du dessin ralentit pour être plus précis, ou au contraire accélère jusqu’à trouver une épure radicale.

A l’atelier les toiles et les papiers prennent petit à petit leur autonomie. Ils cherchent en priorité à faire exister une sensation d’espace. Cela peut se faire par un retrait de la couleur au profit du blanc ; ou, au contraire, par des accumulations d’interventions colorées jusqu’à saturation de la surface. Mais il y a toujours une tension entre le plein et le vide, et un jeu avec les bords pour faire deviner des hors-champs ; une recherche de rythme, de structure souple, de musicalité. 

Myriam Mihindou 

Carte blanche – Régis sénèque

Dessin gelée royale 90 cm x 100 cm – fil de soie , aiguilles, carbone, Paris 2015
– courtesy Myriam Mihindou/ galerie Maïa Muller

Myriam Mihindou est une artiste franco-gabonaise qui travaille le corps et la sculpture dans une chorégraphie réciproque, habitée par la mémoire comme par l’énergie organique et spirituelle des lieux et des matériaux, « fragiles incassables » : savon, coton, cire… 

Artiste plasticienne elle a vécu sur l’Île de la Réunion, en Egypte et au Maroc. Elle travaille actuellement entre Paris et l’étranger. Elle fonde son expérimentation artistique sur la notion de limite. Nomade, elle s’approprie les espaces, les incarne, nous donnant à voir des états de passage, initiatiques, rapporte alors à la mémoire, à l’identité et au territoire. Production « trans-émotionnelle » intégrant une dimension politique, le corps de l’oeuvre entraîne par-delà les limites tangibles.La série des Langues secouées, elle aussi opératoire dans son travail est une tentative d’appropriation corporelle de l’étymologie, qui intègre les généalogies croisées, conscientes et inconscientes, habitant notre rapport au mot, notamment quand il est traversé par le corps. 

Etienne Helmer

Carte blanche-Régis Sénèque

Livre « Parler la photographie » paru en décembre 2017 édition française 11,5 x 17,5 cm (broché) 80 pages

Étienne Helmer enseigne la philosophie à l’Université de Porto Rico.

Ses travaux portent sur la pensée économique, sociale et politique en Grèce ancienne, ainsi que sur la pauvreté et la marginalité. Il s’intéresse également aux rapports entre le discours et l’image photographique. Ses récentes publications sont Oikonomia. Philosophie de l’économie en Grèce ancienne (Paris, Garnier, 2021), Ici et là. Une philosophie des lieux (Lagrasse, Verdier, 2019) et Parler la photographie (Paris, Mix, 2017).

Brankica Zilovic

Carte Blanche – Régis Sénèque

 » Dans mes œuvres récentes, que j’appelle Tout Monde, Glaciers ou De ce Monde, j’utilise des blocs de béton qui sont simplement un amalgame de photographies d’archives tendanciellement abîmées, presque effacées. La liaison entre les matériaux apparaît comme une forme de réparation, où le revêtement de feuilles d’or remplit également une fonction de restauration, voire de sacralisation. Tous ces matériaux convoqués représentent une sorte de tablettes pétrifiées ou fossilisées qui voyagent dans le temps et sont les gardiennes de nos souvenirs.

Ces petits fossiles parlent en réalité de vestiges et de réminiscences du monde tel que nous le connaissons ou d’un monde qui n’existe plus, car il s’agit souvent de photographies d’archives. Cette méthode indique essentiellement mon rapport à toutes les manifestations évidentes de la virtualisation et de la dématérialisation vertigineuses de la société moderne. Ces blocs ont été réalisés en béton comme matériau le plus «concret » dans une fonction symbolique.

Afin de revenir au concret et au tangible, les Anglais utilisent le concret pour le concret, et que choisir de plus concret que le concret, pour matérialiser un monde qui est en train de résister, à l’horizon d’une dématérialisation complète.

Puisque je veux me référer à d’autres matériaux pour former une sorte de dictionnaire personnel, l’utilisation des livres comme supports de transmission les plus adéquats et l’intervention même sur eux n’est qu’un prolongement de la dialectique mentionnée de la résistance au mourant de la matière et de la mémoire. Malgré le pessimisme général alarmant quant à l’avenir de notre civilisation, chacune de mes rencontres avec la matière, chaque acte de querelle que je subis au quotidien, et toutes les heures interminables passées à coudre et à tricoter, sont une manifestation du rejet catégorique de la idée de finitude ; « 

Christophe Comentale

Carte blanche- Régis Sénèque

Les beaux papiers c’est bien, mais ça étouffe parfois. Les cartons d’emballage, c’est un peu rude, mais, leur tenue est superbe, surtout quand on les taille et si on prend la peine de les peindre, de les sublimer avec couture et onglet, ça devient mieux que les livres numériques et presque aussi rutilant que  les manuscrits enchaînés du Moyen-Age. Et surtout, on peut les enrichir, rajouter des morceaux d’histoires ou les prolonger dans d’autres titres.

La diversité des papiers devient tactile : mêler des papiers chinois à la cuve, des opalescents pour les textes, des cartons peints, et tout cela devient un jeu de lecture et de regard…

Ainsi en va-t-il de ce jardinier parmi des roses trémières…


De l’allusif et du rapide !

Du bon usage de la bio-bibliographie

Pérégrinations, commissariats, conférences, missions archéologiques, enseignement, recherche, France-Chine…

Articles, livres, … 2023 : Cent ans d’art chinois, 2e éd. à paraître aux Editions du Canoë. 550 p. ill. Bibliog. Index. 2023 encore : Pierre Soulages et l’art chinois contemporain : confrontations de signes Est-Ouest, à paraître in Art et métiers du livre, 1er semestre 2023. 

Et, en parallèle, le temps des 150 manuscrits et livres dits d’artiste, en l’occurrence, d’auteur, à ce jour.

1996, Fin de Nouvel an.1er manuscrit en reliure accordéon.  1997, Les cafards. 1998, Le crieur du deuxième périphérique. 2002. Carnets de Chine, …

Charles Inbona

Carte blanche- Régis Sénèque

Né en 1972, vit et travaille à Paris.

https://charles-inbona.fr

Longtemps j’ai hurlé, j’ai peint des cris, associés à un expressionisme gestuel. Totalement passionné par les maîtres du genre, à la limite de l’abstraction. Kooning me fascinait, ses «women» en particulier.

J’empruntais à la rue les supports nécessaires à mes dessins, à ma peinture. Ces figures pleines de vitesse, sans cesse recommencées, redessinées. Peut-être des autoportraits, jamais qualifiés comme tels.

Une peinture «uppercut», physique avec ses danses presque chamaniques. Il me fallait peindre fort et dense, vite, très vite, sans me retourner. Comme pour me prouver quelque chose. Forcer le destin. Sentir tous les jours, tout le temps, la puissance de la peinture.

A la clé : beaucoup d’enthousiasme autant que de doute, beaucoup de sueur et une exposition collective.

Puis vient la fracture : la maladie, la mort et la douloureuse absence. Je continue à travailler. Se succèdent plusieurs expositions personnelles en galerie.

Les croix fleurissent dans mes peintures, désormais sur toile, puis disparaissent. Jecloisonne autant que je m’appuie sur les objets, avec en horreur le narratif. Lechiffon remplaçant de plus en plus le pinceau, j’évanouis la figure, j’efface pour dire. Je prends du temps. Les tableaux me demandent de la réflexion. J’ai besoin de circonstancier, autant que de voir autrement et laisser ma peinture suivre son cours.

Charles Inbona

Cathryn Boch

Carte blanche-Régis Sénèque

2014, Galets, laine, fil de pêche, plastique, couture main. Tous les éléments ont été récoltés sur les rivages de la Méditerranée.

Diplômée de l’École supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg, section Art, en 1996, Cathryn Boch a réalisé de nombreuses résidences à l’étranger, Lisbonne (1999- 2001), Vilnius (2006), Pologne (2009) et en France, Cité Culture à la Cité Internationale Universitaire de Paris (2007), Moly Sabata, Sablons (2015).
Ses oeuvres ont intégré des collections publiques importantes, telles que le Cabinet d’Art Graphique du Centre Georges Pompidou, les FRAC Picardie et PACA, le MAMCO de Genève, le Fond National d’Art Contemporain ou le Musée National d’Art Moderne.
Son travail est particulièrement présent dans les expositions de grandes collections privées telles que Le Mur d’Antoine de Galbert à la Maison Rouge ou la Donation de Florence et Daniel Guerlain au Centre Pompidou.
Elle participe régulièrement à des expositions collectives ; Some Of Us, Kunstwerk Carlshütte Allemagne (2019), Souvenirs de voyage, La collection d’Antoine de Galbert, Musée de Grenoble (2019), Soft Power, Centre d’Art Transpalette, Bourges (2018), Formes d’histoires, Centre d’art contemporain Les Tanneries, Amilly (2018), Ailleurs est ce rêve proche, Villa du Parc, Annemasse (2018), Inextricabilia, La maison rouge, Paris (2017), Micromégas, Galerie de l’Etrave-espace d’art contemporain, Thonon-les bains (2016), Le contemporain dessiné, Musée des Arts décoratifs de Paris (2016), Le temps de l’absolu, Galerie C de Neuchâtel (2015), Feel Paris, Galerie Lelege Art en Chine (2015) ou encore à la Galerie Sébastien Bertrand à Genève dans Work in paper, Elles@centrepompidou, Artistes femmes dans les collections du Centre Pompidou, 2010.
En 2014, elle est lauréate du prix Drawing Now.
En 2018-2019, Cathryn Boch effectue une résidence de recherche au centre d’Art 3 bis f, à Aix-en-Provence.
En 2019, la Galerie Papillon présente sa 3ème exposition personnelle.
En 2019-2020, elle est en résidence au Domaine de Kerguéhennec à Bignan, pour une exposition personnelle présentée dans les Écuries au mois de mars en 2020 (confinement).
Depuis les projets annulés ont pu enfin voir le jour : Le Printemps de septembre, la Fiac …
Aujourd’hui Cathryn Boch est en résidence à la Cité internationale des Arts – Académie des Beaux-Arts à Paris pour 6 mois.