Carte blanche-Régis Sénèque
Aurélia Jaubert (aureliajaubert@free.fr)
Aurélia Jaubert est née en 1967. Plasticienne elle a toujours été fascinée par la métamorphose des images, leur passage d’un support à un autre et les illusions qu’elles engendrent. Elle expose régulièrement en France et à l’étranger.
Ces sculptures réalisées entre 2014 et 2017 à l’aide de bandes VHS et audio, s’inscrivent dans une fabrique de la sculpture à partir d’éléments pauvres qui fournissent la matière première à des productions interrogeant notre environnement immédiat, nos souvenirs.
Les bandes audio extirpées de leur support plastique (cette fameuse K7 disparue au profit des cd), constituent un matériau tout à fait malléable et, mélangées entre elles à l’aide de différentes techniques (tricot, tissage etc…), en quelque sorte mixées, elles peuvent constituer de grandes installations composées de dizaine de petites sculptures molles et organiques. Ces installations portent les noms de tous ces artistes ou albums qui les constituent et forment comme un grand mix en plusieurs dimensions: mes Mixtapes. Mais chaque sculpture existe indépendamment et est constituée d’un album musical.
Il en va de même pour mes Super VHS réalisées à partir de bandes VHS.
Ces travaux empruntent donc à la fois à l’image et au cinéma, à la musique et au son, et les traces des œuvres initiales sont conservées grâce à leurs titres (Meurtre d’un bookmaker chinois de Cassavetes, Talking Heads: Speaking in tongues, etc…). Ces noms créent aussitôt des images dans la mémoire : paysages, personnages, moment de vie … Détournés ainsi, sous un tout autre aspect, ils s’imprègnent des images et des sons que la mémoire a gardés.
GMM 